L'abbaye de Grandpré

Jardins"

Des jardins redessinés évoquent le passé

Toute la conception du jardin que les propriétaires actuels ont fait aménager en bordure du Samson sur les conseils du bureau Pechère et Partners est dominée par l'idée de progression : du plus organisé vers le plus sauvage.

En 1991, des nouveaux jardins de type paysager sont aménagés par le bureau d’architecture René Pechère à l’emplacement de l’ancienne église et de son cloître. Derrière le porche s'ouvre un pré en damiers dont les cases, figurant les bâtiments conventuels disparus, sont ponctuées d'ifs taillés en cubes. Les architectes paysagistes ont évoqué de manière concrète l’ancienne église abbatiale. C’est ainsi que le sanctuaire de Faulx-les-Tombes est symbolisé par deux espaces pavés et clôturés par des colonnes d’ifs encerclant le motif d’une croix grecque, des chemins rectilignes poudrés de dolomie blonde encadrent 6 carrés de gazon piqués en leurs coins de touffes d’ifs taillés. Au centre, à la croisée des chemins, une fontaine jaillit d’un basin en pierre bleue.
Ce jardin est flanqué, sur le côté, d'un verger classique composé d'espèces traditionnelles devenues rares et encadré de rangées de poiriers et pommiers en espaliers. Comme des rideaux, poiriers et pommiers palissés ainsi que des haies de charmes bordent les chemins, séparant le jardin « à la française » du potager et du verger. De grands parterres, des buissons d’essences variés limitent ce jardin d’agréments.

Le parc de l’ancienne abbaye est tout particulièrement mis à l’honneur.

Au-delà d'une charmille formant transition, s'étend une vaste aire chahutée par des dénivellations artificielles qui conduisent vers l'étang d'un hectare situé au centre de la propriété (son creusement a nécessité le déplacement de près de 25.000 mètres cubes de terre) et créé en 1989 à l’endroit où devaient se situer les anciens viviers.. Des chemins de graviers de dolomie en font le tour complet, permettant la découverte de points de vue inattendus sur l'abbaye elle-même et sur les bois de feuillus qui enserrent la vallée.
Tout au fond du parc, l'étanq se prolonge en futaie, pour finalement se fondre dans la forêt qui sépare Faulx de Gesves.

Grâce à cette progression, le jardin n'apparaît pas comme un espace clos, implanté de façon arbitraire dans une nature sauvage, mais comme un lieu d'osmose.

Lorsque le propriétaire, quittant son ordinateur, y pénètre, il va à la rencontre d'une faune de plus en plus sauvage : entre poules d'eau et les colverts en liberté, il avance vers le royaume des oies sauvages et, plus lus loin des hérons cendrés. Les plantations, les zones humides, les vieux arbres à demi morts n'ont pas qu'une fonction esthétique, ils ont pour but créer la vie. Au nord du parc coule le Samson, les eaux claires alimentent l'étang où abondent truites et gardons.
Après une cascade en escalier, il poursuit son chemin entre les murs de pierre, datant du XII siècle, pour disparaitre sous la cour et réapparaitre de l’autre coté de la route. Au sommet de la "garnde cascade", le bief conduit l'eau au moulin de l'abbaye.
Mais qu'on ne s'y trompe pas : on ne crée pas un jardin au XXe siècle comme quand la main- d'œuvre était surabondante. La disposition arbustes a tenu compte de la tonte du tracteur ; Les fleurs sauvages et les arbustes à fleurs viennent au secours des jardiniers et les débris végétaux, hachés menu, sont répandus dans parterres pour empêcher la pousse des mauvaises herbes.
Enfin, un système informatisé, qui a nécessité la pose de près de huit cents mètres de câble et tuyaux, gère l'arrosage automatique du sol en fonction du degré d'hygrométrie.

 

Prise, par les défrichements, sur l'immense forêt d'Arche, une grande prairie qui, pendant six siècles, fut un haut-lieu de chrétienté... Ce grand pré, qui connut des moines, arrivés de Villers-en-Brabant poursuivre le travail puissant des bâtisseurs de cathédrales, d'abbayes pendant le Moyen-Age... Grandpré, qui vit sur son gazon léger, vert émeraude, s'élever, telle une pierre précieuse, un joyau de belle eau, la nouvelle abbaye qu'à voulue Philippe, Comte de Namur.

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