L'abbaye de Grandpré

Un érudit local décrit l'abbaye Notre-Dame de Grandpré : l'Abbé Blouard

Abbé Blouard

L'abbé Blouard, curré du village de Mozet, est l'un des auteurs qui a le plus écrit sur sa région. Ses recherches nombreuses l'ont amené a se pencher sur l'abbaye Notre-Dame de Grandpré et a y consacré un ouvrage qui fait référence sur le sujet .

Grandpré vit le jour à la suite d'un vœu émis, avant de partir en croisade contre les Albigeois, par le comte et marquis de Namur, Philippe II de Courtenay. Décédé en 1228, il fut inhumé en l'abbaye de Vaucelles.
Sa sœur Marguerite, épouse de Henri de Vianden, se chargea d'exécuter le vœu de son frère. Selon toute vraisemblance, elle dut prendre un contact préalable avec l'abbé de Villers, Guillaume de Bruxelles (1221-1237). En effet, suite à la demande de la comtesse de fonder une abbaye cistercienne dans le Namurois, le chapitre de Cîteaux de 1230 chargea les abbés de Cambron et d'Aulne d'aller se rendre compte sur place si le lieu proposé et les circonstances en permettaient l'érection. Dans l'affirmative, ils devaient ordonner à Villers de l'autorité du chapitre général, d'y envoyer une communauté.

Depuis les abbatiats de Guillaume (1189-1197) et de Charles de Seyne (1197-1209), Villers avait acquis régulièrement des terres dans le Namurois.
L'abbaye y possédait entre autres les granges de Grandpré, Tronquoy et Borsu.

Les pourparlers entre Villers et la comtesse Marguerite se concrétisèrent par un accord signé le 1er août 123l.
Il décrivait l'échange des terres et des biens entre les deux parties Villers cédait ses possessions, sises au-delà de la Meuse près de Tronquoy, Borsu et Grandpré avec leurs dépendances, de même que ses propriétés entre Dinant et Huy. En contrepartie les moines villersois recevaient quatre cents bonniers consistant en soixante et onze bonniers moins un journal près d'Ostin , ;i proximité de la grange qu'ils détenaient déjà et trois cent vingt neuf bonniers et un journal dans les bois de la Marlagne .
Les biens provenant de l'abbaye de Villers furent donnes à la nouvelle communauté, composée de douze moines sous la conduite de l'abbé Jean. Celle-ci arriva à Grandpré le 15 aofii suivant.


La fondation devenait de la sorte une abbaye-fille de Villers.

Prise, par les défrichements, sur l'immense forêt d'Arche, une grande prairie qui, pendant six siècles, fut un haut-lieu de chrétienté... Ce grand pré, qui connut des moines, arrivés de Villers-en-Brabant poursuivre le travail puissant des bâtisseurs de cathédrales, d'abbayes pendant le Moyen-Age... Grandpré, qui vit sur son gazon léger, vert émeraude, s'élever, telle une pierre précieuse, un joyau de belle eau, la nouvelle abbaye qu'à voulue Philippe, Comte de Namur.

Plan du site