L'abbaye de Grandpré

Gravure

« L'An de l'Incarnation du Seigneur 1231, en la fête de l'Assomption de la Sainte Vierge, a été fondée l'abbaye de Grandpré, par Marguerite, Comtesse de Vienne, au moyen des biens qu'avait établi dans ce but. son frère Philippe, Comte de Namur, qui, ayant pris la croix contre les hérétiques albigeois, mourut en chemin et fut enterré à Vaucelles ; à cette abbaye, douze moines avec un abbé furent envoyés de Villers, par l'Abbé Guillaume, le 11 août de l'année 1231; comme ils approchaient de Namur, le clergé de la ville, avec le peuple, alla à leur rencontre en procession, il les reçut avec une grande ferveur, et les conduisit au lieu de Grandpré. »

C'est dans ces termes, ou en termes équivalents, qu'est signifié, plusieurs fois, dans les archives de Grandpré, l'établissement du nouveau monastère.

 

Etablissement d'un monastère dans la vallée du samson

Il s'appelait Houyoux par le passé, né au gré d'une source cachée dans les taillis obscurs et les vastes paturages, rivière « accourue des bois", descendant son filet d'eau, tantôt claire comme du cristal, tantôt boueuse, après une pluie torrentielle. C'est incontestablement dans le joyau de la rive droite de la Basse-Meuse Namuroise - la vallée du Samson - que s'établit la fille l'abbaye de Villers-la-Ville :

L'abbaye Notre-Dame de Grandpré

Avant de partir en Croisade contre les Albigeois, Philippe II, comte de Namur, autorisa l'érection d'une abbaye cistercienne sur ses terres, mais la chose ne put être effective qu'après sa mort. En 1226, sa soeur aînée, Marguerite de Courtenay, épouse d'Henri de Vianden, prit contact avec l'abbé de Villers-1a-Ville, Guillaume de Dongelberg, qui accède à son désir et envoie 12 moines avec abbé faire une nouvelle fondation sur le territoire de Mozet au lieu dit Grand-Prez à Faulx. Il faut dire qu'en cet endroit même se trouvait déjà une grange gérée par l'Abbaye de Villers. Ceci explique le choix des lieux. C'est ainsi que le 15 août 1231. la nouvelle abbaye sous le patronage de Notre-Dame, voit le jour. Et l'année suivante, l'Evêque de Liège, Jean d'Aps, procède à la consécration de l'église abbatiale.

L'abbaye - fille de l'abbaye de Villers-la-Ville - rayonnera durant 5 siècles et demi jusqu'à sa fermeture à la révolution française.

 

Prise, par les défrichements, sur l'immense forêt d'Arche, une grande prairie qui, pendant six siècles, fut un haut-lieu de chrétienté... Ce grand pré, qui connut des moines, arrivés de Villers-en-Brabant poursuivre le travail puissant des bâtisseurs de cathédrales, d'abbayes pendant le Moyen-Age... Grandpré, qui vit sur son gazon léger, vert émeraude, s'élever, telle une pierre précieuse, un joyau de belle eau, la nouvelle abbaye qu'à voulue Philippe, Comte de Namur.

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